Les objets découverts dans les
tombeaux du Grand TUMULUS sont répertoriés en deux
catégories. La première comporte 47 pierres tombales brisées sous
l'épaisseur qui recouvrait les tombes. Ces stèles de la seconde
moitié du IVe siècle avant J.C. étaient des éléments
décoratifs des tombes de citoyens macédoniens ordinaires, hommes et
femmes. La plupart présente des inscriptions en grec mentionnant
les noms des personnes décédées. 75 furent identifiés.
Il est notable que la langue officielle adoptée en Macédoine dès le
V siècle avant JC (Période Classique) était le grec attique donc
classique qui se transformera plus tard avec les conquêtes
d’Alexandre le Grand en Koinè Alexandrine (grec attique ou
classique vulgarisé) qui est à l’origine du grec moderne dans sa
forme démotique – Le Pays aujourd’hui qui s’autoproclame Macédoine
n’a aucun rapport ni historiquement ni linguistiquement avec la
macédoine antique, il portait d’ailleurs le nom de
Vardarska
au XIX siècle
comme en témoigne toutes les cartes de géographie de l'époque – Le
nom Macédoine avait été introduit par Tito dans le cadre de
l'Ex-Yougoslavie alors qu’il ne s’agissait que d’une des Régions à
l’époque de la Fédération et non d’un pays dont les habitants sont
en majorité d’origine slave. Leur langue n'a évidement aucun
rapport avec le grec comme c'est le cas pour toutes les épigraphies
macédoniennes antiques retrouvées par les archéologues!
Pour en revenir au sujet - La seconde catégorie comporte
les deux tombeaux situés à l'intérieur du Grand TUMULUS. Le
plus grand est sans doute le tombeau du roi Philippe II de
Macédoine. L'autre, le « Tombeau du Prince » contient les cendres
d'un jeune homme.
Le tombeau de Philippe II
a 5.30 mètres de long, et comprend deux pièces, il s'agit du plus
grand tombeau Macédonien jamais découvert..
Les os du roi défunt étaient
enveloppés d'une étoffe d'or et de pourpre. Ils furent découverts
dans un larnax (coffre) en or massif de plus de 10kg qui est une
pièce unique en son genre avec une étoile de 12 branches gravée sur le
couvercle. Le larnax était conservé dans un sarcophage de marbre.
Le tombeau contenait également les armes du roi Philippe II.
Sa cuirasse de fer décorée d'or, son casque et son épée ainsi que
son carquois en or. On découvrit également dans le tombeau un
superbe bouclier d'or et d'ivoire magnifiquement décoré. Une des
pièces les plus précieuses du tombeau est une couronne en or
composée de 318 feuilles et 68 glands. Il s'agit là de la couronne
la plus impressionnante, la plus lourde. Et dire que tous ces
précieux objets étaient enterrés depuis 2300 ans !
Il existe une seconde chambre
mortuaire dans l'autre pièce du tombeau qui contient des ossements
féminins. Ces os sont également conservés dans un larnax en or
massif, à
l'intérieur d'un sarcophage de marbre. Chose curieuse,
bien que cette
antichambre contienne des ossements féminins,
elle abrite aussi de nombreuses armes. A côté du larnax se trouve une
magnifique couronne de myrte en or et un élégant diadème qui compte
parmi les plus beaux bijoux de l'antiquité.
La plupart de ces objets rares
témoignent du travail artistique accompli et illustre bien
l'artisanat du IVe siècle avant JC. Les deux larnax et la couronne
d'or sont les plus beaux exemples de l'art grec jamais découvert.
Le second tombeau qui
est intact, est
baptisé « le tombeau du prince ». Il contient une urne en argent
avec dessins complexes contenant les cendres d'un jeune homme
d'environ 16 ans. La nature unique de ces objets et leur
exceptionnelle qualité induisent chez les scientifiques l'idée que
ce tombeau appartient aussi à la famille royale.
Ce que l'on a découvert dans
le Grand TUMULUS de Vergina reste parmi les objets les plus
rares et précieux l'antiquité. Il ne faut pas sous-estimer cependant
la valeur des pierres tombales brisées qui furent retrouvées
dans les tombeaux royaux..
Le musée de Vergina
qui abrite les trésors est unique car il est construit à l'endroit
même où de trouvaient les tombeaux, à l'intérieur du grand TUMULUS.
Le visiteur peut pénétrer dans les tombeaux et les découvrir dans
leur aspect actuel.
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